Compliments douteux
Sous la vidéo d’une Youtubeuse qui commente l’actualité politique, un homme laisse ce commentaire : « Moi j’aime les femmes bien rondes, comme toi, tous ces kilos de chair et de peau, dommage qu’on ne puisse que regarder… »
Où est la limite ?
Les personnes qui font une taille de plus, et surtout les femmes, reçoivent fréquemment des commentaires non solicités sur leur apparence. Même si certains commentaires peuvent ressembler à des compliments à première vue, la grossophobie, une forme de discrimination sur base du poids, a des conséquences négatives pour l’estime de soi et le bien-être de la personne.
Drapeau JAUNE
Faire des commentaires à caractère sexuel non sollicités sur l’apparance d’une personne n’est pas acceptable. À première vue, le commentaires de l’homme peut sembler être un compliment, mail il n’en reste pas moin sexiste et grossophobe. Il n’est approprié dans aucun contexte. De plus, recevoir un tel commentaires peut être très embêtant pour la Youtubeuse et même être perçu comme intimidant et menaçant. Tout cela peut avoir un impact négatif sur son bien-être même sur sa présence en ligne.
Pourquoi ?
Critères de base du système des drapeaux
Nous évaluons le comportement de l’homme
- Consentement – La femme n’a rien demandé
- Plein gré – Recevoir des commentaires sur son apparence n’est pas une demande de la femme
- Égalité – C’est un homme qui porte un regard sexiste et objectifie la femme. De plus, il existe une relation de pouvoir entre la Youtubeuse, une personnalité publique, et l’homme, un internaute anonyme.
- Niveau de compétence/fonctionnement – L’homme devrait savoir que ce genre de commentaire non sollicités est inacceptable.
- Adapté au contexte – Ce type de commentaire n’est pas approprié, quel que soit le contexte, et encore moins en ligne.
- Impact – Qu’il s’agisse d’un incident isolé ou non, de telles déclarations ont pour effet de sexualiser la personne et de la réduire à l’état d’objet. Elles minimisent les connaissances et l’expertise de la Youtubeuse et peuvent, entre autres, l’amener à voir honte de son corps ou à être moins incline à exprimer ses opinions en ligne.
Que dit la loi ?
La loi interdit de rabaisser ou de dénigrer publiquement une autre personne en public, voire de la réduire à sa dimension sexuelle, en raison de son genre. La loi Sexisme du 22 mai 2014 s’applique dans cette situation. La victime peut également s’appuyer sur l’article 145, §3bis de la loi du 13 juin 2005 relative aux communications électroniques qui, entre autres, interdit d’importuner des correspondant·e·s par ce biais.